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Yohann L.

Critique #4 : Vampire Survivors

Le succès tient parfois à peu de choses. Alors que rien ne prédestinait une œuvre à connaître une notoriété mondiale, il arrive de temps en temps que son concept accrocheur puisse susciter la hype sur ce titre que personne n’avait vu venir.

Ce destin, c’était hier celui d’Among Us, et maintenant (du moins, jusqu'à la prochaine surprise du jeu indé !) celui de Vampire Survivors. Développé depuis décembre 2020 par Luca “poncle” Galante pendant sa période de chômage, les joueurs ne s’étaient pas bousculés au moment de sa sortie en accès anticipé depuis le 17 décembre 2021. Mais il a fallu que des vidéastes et streamers se penchent sur le jeu pour qu’il génère un intérêt de plus en plus grand, à tel point que Vampire Survivors est nommé pour certaines catégories des Games Awards de l'année 2022. La version 1.0 du soft est sortie depuis le 20 octobre 2022, et il est donc temps de s’y pencher.

Préparez vos plus beaux projectiles, la nuit promet d’être longue !


Il avait les maux


D’habitude, on essaie ici d’exposer le synopsis de l’histoire racontée par le jeu.

Avec Vampire Survivors, l’exercice sera expéditif puisque rien dans le jeu n’est expliqué, et aucun dialogue ou cutscene ne vient développer ce point. Mais ce n’est pas pour autant qu’on a pas de lore, puisque le site officiel du jeu nous narre le récit suivant :


“The year 2021, Rural Italy, there lived an evil person named Bisconte Draculó, whose many evil magics created a bad world filled with famine and suffering. It's now up to the members of the Belpaese family to end his reign of terror and return good food to the table”.


Pour les allergiques à l’anglais, le jeu se passe à notre époque, dans la campagne italienne où vit le terrible Bisconte Draculó, dont les arts occultes ont créé un monde horrible ravagé par la souffrance et la famine. Les membres de la famille Belpaese doivent donc intervenir pour mettre fin au règne de Bisconte Draculó et remettre la bonne nourriture sur la table.


On a donc quelque chose de très parodique, inspiré sans nul doute des scénarios des jeux Castlevania.



Le méchant Bisconte Draculo, on présume ?


Patchwork gothico-baroque


Juger les aspects graphiques de Vampire Survivors n’est pas une mince affaire. Le tout est graphiquement correct, sans non plus être époustouflant. La modélisation des personnages jouables et ennemis n’est pas très détaillée, mais suffisamment stylisée pour donner une certaine esthétique au jeu et une identité aux protagonistes jouables. Le minimum syndical est aussi présent niveau animations, où les frames sont loin de se bousculer. Si les niveaux sont relativement vides, ils ne sont pas laids pour autant et certains ont même une ambiance bien à eux. En tout cas, la profusion d’effets visuels et d’ennemis à l’écran pourra tromper cette impression de vide, d'autant plus qu'ils seront de plus en plus présents à l'écran au fur et à mesure de votre avancée dans le stage en cours.


Niveau direction artistique, si on omet le DLC Legacy of The Moonspell plus inspiré du folklore japonais, l’emprunt à la licence Castlevania va jusqu’aux sprites des personnages jouables et ennemis. On peut clairement passer son temps à se demander quelle est la référence derrière tel ou tel protagoniste. Ce qui donne une sorte de patchwork très singulier, si bien qu’on peut se demander si le jeu a sa propre personnalité du fait de ces divers emprunts, ou s’il n’est qu’un mélange hétérogène au rendu pour le moins étrange.

En ce qui concerne l’aspect sonore, il y a clairement du mieux depuis l’accès anticipé du jeu.

Certes, le travail sur les bruitages n’est pas faramineux mais contribue quand même à l’ambiance du jeu, voire à un certain sentiment de satisfaction, notamment au moment de ramasser certains objets dans les niveaux.


L'inspiration "Castlevanienne" continue dans les musiques, où le progrès depuis l’accès anticipé est encore plus flagrant. Bien plus entraînantes que la toute première musique du niveau de départ, on ressent les ambiances gothiques, voire baroques des compositions de Michiru Yamane et des compositeurs qui l’ont accompagné dans les opus de la licence vampirique de Konami. Par conséquent, l’OST colle parfaitement avec la direction artistique du titre qui est dans la même veine.



Difficile d'obtenir le silence dans cette bibliothèque !


Fouettez-moi la paix !


Dans son esprit, Vampire Survivors est un rogue-lite. Comprenez par là que même si vous devez recommencer les différents niveaux du jeu depuis le départ, vous aurez les moyens d’acquérir des améliorations constantes pour aller de plus en plus loin.

Pour compléter un niveau, vous allez devoir survivre aux vagues incessantes d’ennemis pendant 30 minutes. A la fin, la Mort elle-même viendra vous affronter, mais gagner ce combat ne sera pas nécessaire pour valider la complétion du niveau.


Le gameplay de Vampire Survivors pourrait s'apparenter à une sorte de shoot’em up “passif”, où les mouvements du personnage et la touche pour valider seront les seules commandes à retenir. Pas besoin d’appuyer sur un quelconque bouton pour attaquer, le jeu s’en chargera pour vous ! Vous avez simplement à vous déplacer dans le niveau pour ramasser et améliorer les armes, équipements et power-ups nécessaires à votre survie.

Pour parler des armes et équipements, vous pouvez en avoir 6 à la fois, sachant que chaque personnage débute à une arme. Tout cela peut-être amélioré quand vous montez de nouveau en ayant récolté suffisamment de gemmes. Bien évidemment, chaque arme et équipement à ses particularités propres. Mais si cela suffit déjà en soi pour susciter des réflexions sur le meilleur build à réaliser pour votre personnage, il faut savoir que certaines combinaisons d’armes et d’équipements peuvent donner de toutes nouvelles armes. Aucune association d’armes n’est révélée par le jeu, il faudra les tenter pour savoir si elles aboutissent à quelque chose. Il vous sera également possible de débloquer des cartes avec des effets particuliers pour chacune d'elles.

Enfin, rogue-lite oblige, tout l’argent ramassé vous servira à améliorer vos caractéristiques et aussi d’acheter le droit de jouer les personnages débloqués en remplissant certaines conditions. D’autres stages feront aussi leur apparition au fur et à mesure de votre avancement.


Le sel du gameplay du jeu ne repose donc pas tant sur des enchaînements complexes de boutons que sur une connaissance progressive du jeu pour arriver à décimer vos ennemis et survivre aux différents niveaux. Il ne manque ainsi pas de profondeur en ce qu’il offre tout de même plein de possibilités de build et donc de variété dans vos parties. Certains niveaux vous demanderont aussi de trouver un équilibre entre exploration de la map et gagner en expérience afin de résister aux vagues ennemies de plus en plus intenses et solides. La mise en place d'une certaine stratégie a priori et une fois dans le niveau ne sera même pas de trop si vous comptez survivre le plus longtemps possible !


Et ce n'est que le début des ennuis


Enfer de boulettes


Autant le dire tout de suite, tout débloquer dans Vampire Survivors ne sera pas une mince affaire. Beaucoup de choses sont à faire entre le déverrouillage des objets, niveaux et personnages, ainsi que la complétion de niveaux avec des conditions plus ardues qu’en temps normal, et réservant même parfois leurs lots de surprises.


Il y a donc de bonnes chances que vous revenez régulièrement sur le jeu, d’autant plus que celui-ci se montre très addictif si on accroche à la formule. Les parties sont courtes, le challenge présent et on prend un malin plaisir à tester différents builds avec différents personnages.


Le tout pour un prix défiant toute concurrence puisqu’il ne vous coûtera que la modique somme de 5 euros, sachant qu’un DLC est également disponible depuis peu à l’heure où on écrit ces lignes, pour un prix dérisoire de 2 euros. Autant de bons arguments pour lui laisser sa chance !



Quand la survie devient un spectacle sons et lumières !


Conclusion


Vampirisant est un adjectif plutôt approprié pour décrire ce rogue-lite sorti de nul part. Avec son contenu conséquent et son gameplay simple mais addictif, il y a de quoi passer de nombreuses heures sur le jeu, pour peu que vous ne soyez pas bloqués par l’aspect visuel du titre. L'une des belles surprises du jeu indépendant, comme le secteur sait en produire de temps à autres !


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