Il est attendu avec une hâte à peine dissimulée par tout un public qui réclame sa sortie. A grands coups de teasers et autres annonces, ce jeu suscite une attente phénoménale et on dit déjà de lui qu’il sera une œuvre majeure de l’histoire du jeu vidéo.
Mais au moment de sa sortie, c’est le drame : pour tout un tas de raisons, le jeu tant désiré n’est finalement pas celui que l’on croyait.
Ainsi est le destin des dix jeux dont on va vous parler dans cette Growing List !
Notons pour préciser le sujet que l’on parle de jeux dont la réception dès sa sortie a été fortement critiquée, même s’ils ont pu se rattraper après.
Devil May Cry 2
Capcom avait réussi à s’imposer de façon fracassante en 2001 avec le premier opus de sa saga aujourd’hui légendaire de beat’em all. Avec un tel succès, l’annonce d’un deuxième épisode n’avait donc rien de surprenant, et on pouvait même en attendre de grandes choses.
Sauf qu’à sa sortie en 2003, il n’en fut rien, malheureusement. Si le gameplay s’en sort relativement bien, Dante perd de son charisme, tout comme les décors, les boss et les autres protagonistes du jeu, alliés comme ennemis.
Rien ne semble inspiré, et tout semble bien fade comparé au dynamisme et à la maîtrise affichée dans le premier opus.
Heureusement que le troisième opus repartira sur de bien meilleures bases !
Sonic The Hedgehog (2006)
Dans les années 2000, la popularité du hérisson bleu reste relativement au beau fixe. S’ils sont perfectibles sur bien des points, les opus 3D restent dans l’ensemble bien reçus et bien ficelés. En 2006, la mascotte de Sega fêtait ses 15 bougies, et il fallait donc marquer le coup à l’occasion de l’arrivée des consoles de septième génération. Rien que le titre est d’ailleurs un écho à l’héritage de Sonic, en ce qu’il est identique à celui du tout premier jeu Sonic.
Ce nouvel opus des aventures de Sonic avait ainsi de grandes ambitions, avec des ajouts comme l’open world, un cycle jour/nuit ou encore des textures plus réalistes. Mais c’était sans compter une fin de projet difficile, et sans oublier le départ du père de Sonic, Yuji Naka, à la tête du développement. Ce qui explique certainement les nombreux bugs présents à la sortie du jeu, une caméra pas à point, des temps de chargement à rallonge… Autant de points qui suffisent à décevoir un bon nombre de joueurs qui en attendaient beaucoup.
Watch Dogs
Avant de produire à la pelle des open-worlds décriés, Ubisoft n’avait qu’assez peu de licences dans le domaine au moment des années 2010, bien qu’ils se soient plutôt bien illustrés avec la série Far Cry et Assassin’s Creed (sur laquelle nous reviendrons plus tard).. C’est donc avec beaucoup de curiosité, et même une certaine hype, que l’on voit les premières vidéos du jeu en 2012, notamment pendant l’E3 où le trailer promettait un GTA-like splendide et rempli de possibilités de gameplay grâce à un smartphone multi-fonctions pouvant manipuler de nombreux appareils.
Toutefois, même si le jeu n’est pas considéré comme mauvais, une grande partie du public lui reproche de ne pas avoir tenu les promesses graphiques et de gameplay à sa sortie en 2014. A tel point que Watch Dogs fut souvent cité comme l’exemple d’un jeu au marketing flamboyant pour finalement sortir un jeu bien en deça des attentes qu’il a pu générer. Mais depuis, il est loin d’être le seul !
Battlefield 2042
Il s’agit du jeu le plus récent de cette liste, et même si on a moins de recul pour apprécier à quel point il a pu décevoir son public, force est de constater que le dernier né de la licence Battlefield n’a pas franchement su répondre aux attentes.
Pourtant, il était lui aussi plein de promesses. Les premiers trailers promettaient des batailles armées épiques dans la plus pure tradition des jeux précédents, avec en prime des évènements climatiques pouvant survenir en pleine partie, sans oublier des modes de jeux permettant de mettre en place des éléments issus des autres Battlefield. Tout semblait profiler l’arrivée d’un opus ultime de la licence.
Mais si le jeu est présent dans cette liste, c’est bien parce que tout ne s’est pas passé comme prévu. Alors que la presse spécialisée estimait que Battlefield 2042 était un jeu correct à son lancement, les joueurs ont été sans pitié. Le nombre de bugs et l’absence de fonctionnalités pourtant présentes dans d’autres jeux de la licence ont été quelques-uns des arguments ayant entraîné une vague d’avis négatifs, notamment sur Steam où il en a récolté près de 30 000. Dice a bien essayé de corriger le tir avec d’autres mises à jour, mais en vain. Ce Battlefield reste encore avec Hardline l’un des opus, si ce n’est l’opus, le plus décevant de la licence.
Assassin’s Creed Unity
On va reparler d’Ubisoft, et cette fois avec une licence bien plus connue.
Assassin’s Creed est clairement l’une des franchises les plus rentables et appréciées du studio, ne serait-ce déjà que pour le trip historique proposé à chaque opus.
Citons notamment la Palestine, Italie, Etats-Unis, le tout avec une reconstitution qui fait débat historiquement parlant mais qui a le mérite d’être immersive.
Alors quand Ubisoft annonce que son prochain Assassin’s Creed se passera à l’époque de la Révolution française, c’est évidemment tout un panel de joueurs, français et d’ailleurs, qui attendent avec hâte ce prochain jeu. D’autant plus qu’un mode multijoueur en coopération est annoncé, une première pour la série.
Après plusieurs reports du jeu, il sort finalement en novembre 2014, dans un état qui est loin de satisfaire les joueurs, alors même que la presse se montre relativement généreuse. C’est à un point où même Yannis Maillat, le PDG d’Ubisoft, s’est excusé auprès des joueurs pour une qualité globale du jeu bien en deça des attentes et qui a gâché le plaisir de jeux de toutes les personnes qui l’ont acquis à sa sortie.
Et malheureusement, l’opus Syndicate suivra plus ou moins le même destin, forçant Ubisoft à ralentir la cadence de sortie des Assassin’s Creed.
Mass Effect Andromeda
Voici venir une autre licence culte qui aura marqué les esprits de bon nombre de joueurs, notamment les fans de science-fiction. Les aventures du commandant Shepard et de ses alliés issues de l’imagination de Bioware se sont durablement imposées dans l’industrie vidéoludique à l’issue de trois opus, même si le dernier fut un peu décrié.
Avec une telle notoriété acquise, l’annonce d’un nouvel Mass Effect a forcément fait parler et suscité de grosses attentes, même en l’absence du commandant Shepard.
Sans être un échec total, le jeu pâtit réellement de la comparaison avec les trois opus précédents aux yeux des fans et même d’une partie de la presse. La faute à quelques bugs et problèmes techniques au lancement, mais aussi un scénario qui n’est pas à la hauteur de ce qui avait pu être proposé par la trilogie précédente. Une occasion manquée de renouer avec le succès !
No Man’s Sky
Avant de connaître la rédemption et de proposer un jeu satisfaisant, l’histoire de No Man’s Sky a été un long chemin de croix.
Le concept du jeu avait pourtant plein d’éléments en réserve pour proposer une expérience de jeu incroyable : de la navigation spatiale proposant un nombre presque infini de planètes, toutes différentes les unes des autres, grâce à un système de génération procédurale. Sauf qu’au début, il n'est développé que par une petite équipe au sein du studio Hello Games. Mais Sony va mettre un grand coup de projecteur et mettre Sean Murray, l’un des fondateurs, sur le devant de la scène lors des VGX 2014 et surtout de la conférence E3 de 2014. Le projet change radicalement d’ampleur et scrute l’attention d’un nombre bien plus grand de personnes. Avec autant de promesses, il est plus que jamais attendu au tournant.
Bien malheureusement, l’histoire du jeu ne va pas vraiment bien commencer, loin de là.
Avant même la sortie du jeu, les locaux du studio subissent une inondation causée par une tempête, le jour de Noël. Cela n’est évidemment pas sans conséquence sur le développement du jeu, qui ne sortira qu’en août 2016.
L’accueil du jeu n’est pas celui escompté, la faute à des fonctionnalités absentes du jeu et à une exploration spatiale bien plus monotone que prévu. Si bien que beaucoup de joueurs demandent son remboursement à la suite de ce lancement raté. Mais depuis une mise à jour en 2019, le jeu s’en sort bien mieux et à réussi à conquérir une solide base de joueurs.
Mais que le début fut difficile !
Fallout 76
Là aussi, on parle d’une licence historique qui aura fait les beaux joueurs d’une génération de joueurs avec un gameplay RPG vu du dessus, et ceux d’une autre génération avec un gameplay FPS qui ne renie pas pour autant les mécaniques propres au jeu de rôle proposées à l’époque. Grâce à un univers post-apocalyptique violent et très marqué, la série Fallout a su captiver une vaste fanbase.
Alors quand Bethesda annonce un jeu entièrement online dans cet univers, les fans sont ravis et attendent avec une impatience non dissimulée.
Au moment de sa sortie, le jeu a le droit à une réception très négative. Peut-être même la plus houleuse de tous les jeux de cette liste. En même temps, tout ou presque dans le jeu ne va : bugs à la pelle, problèmes de connexion, IA catastrophique, inventaire limité… et même une différence de qualité du sac proposé dans l’une des éditions du jeu (un sac en nylon ayant été proposé au lieu d’un sac en toile). Sur ce coup, presse spécialisée et joueurs se mettent d’accord pour dire que l’expérience de jeu est indigne du prix auquel il est vendu.
Et malgré cela, Bethesda a refusé les demandes de remboursement des joueurs mécontents. Un flop jusqu’au bout, dont le jeu ne se relèvera jamais.
Cyberpunk 2077
Encore un jeu qui a connu une rédemption, alors que son accueil a été difficile. Et en parler ainsi est un euphémisme, tant le lancement aura été tumultueux et sujet à polémique.
Et comme pour les autres jeux cités, Cyberpunk 2077 aura suscité une grande hype, depuis un court teaser sorti en 2013, tout aussi séduisant qu’énigmatique. Surtout que le studio derrière le jeu n’a rien d’un nouveau venu, puisqu’il s’agit de CD Projekt Red, des polonais qui ont acquis une bonne réputation depuis la sortie des jeux The Witcher.
Alors forcément, pour ce jeu cyberpunk open-world, les attentes sont au rendez-vous, et s’intensifient au fur et à mesure des conférences et présentations liées au jeu. Dont une avec Keanu Reeves qui aura marqué Internet avec le fameux “You’re breathtaking !” lâché lors d’une conférence Xbox. Il en fallait pas moins pour créer une attente immense autour de la sortie du jeu.
Mais Cyberpunk 2077 connaîtra un développement compliqué, notamment avec l’épidémie de Covid-19, mais aussi avec des histoires de crunch qui seront révélées plus tard. La date de sortie sera repoussée à plusieurs reprises, pour finalement être fixée le 10 décembre 2020, sauf pour les versions Xbox Series et PS5, qui ne sortiront qu’en février 2022.
Rarement un lancement aura été aussi catastrophique pour un jeu de cet ampleur et avec autant d'attentes. Si la version PC semble s’en tirer mieux que les autres, les versions PS4 et Xbox One rencontrent des bugs et des problèmes graphiques inacceptables pour un jeu de cet acabit.
Mais il est commun à toutes ces versions que toutes les promesses liées à la richesse de l’open-world ne sont pas atteintes. C’est à un point où CD Projekt Red présente ses excuses et retire même le jeu du Playstation Store.
La réputation jusqu’ici positive du studio polonais est irrémédiablement écornée, même si le jeu a su se relever et regagner en intérêt, notamment avec la série Netflix Edgerunners.
E.T. the Extra-Terrestrial
Il est vrai que les jeux cités plus haut sont des déceptions légitimes, vu la différence entre les promesses affichées et le produit fini, du moins au moment de son lancement. Mais aucun d’entre eux représente un échec tellement grand qu’il est devenu le symbole d'une crise majeure de l’industrie vidéoludique : celle survenue en 1983.
Succès majeur dans la très vaste filmographie de Steven Spielberg, il est naturel qu’une adaptation vidéoludique d'E.T arrive rapidement dans les tuyaux.
Un jeu est donc prévu pour sortir sur Atari 2600 et son développement est confié au game designer Howard Scott Warshaw, qui avait jusqu’ici réussi à s’imposer chez Atari avec une autre adaptation d’un film de Spielberg, qui est nul autre qu’Indiana Jones et le Secret de l’Arche Perdue.
Sauf que les négociations autour de l’adaptation prennent beaucoup de temps, à tel point qu’Howard Scott Warshaw ne dispose que de cinq semaines pour sortir le jeu au moment des fêtes de Noël de 1982, pour bien évidemment rentabiliser au mieux la sortie du jeu.
Le jeu est finalement prêt pour sortir à cette date, mais ne va pas connaître la même réception que le film.
Pour autant, on ne considère pas tout de suite le jeu comme étant le pire de l’histoire. Certes, le gameplay est considéré comme simpliste, mais on se dit qu’il est adapté pour le jeune public.
Ce sont toutefois les ventes autour du jeu qui vont lui apporter cette réputation infamante.
Si les chiffres sont bons au lancement, ils s’écroulent rapidement et achèvent de convaincre une bonne partie des joueurs qu’Atari n’est plus une entreprise qualitative dans le marché du jeu vidéo. Une énorme partie des cartouches invendues sont retournées dans les locaux d’Atari, qui ne savent plus quoi en faire. Elles seront finalement enterrées dans une décharge située au Nouveau-Mexique, avant d’être retrouvées en avril 2014.
Au-delà de sa réputation de jeu le plus mauvais de tous les temps, E.T The Extra-Terrestrial est sans nul doute une déception majeure de l’histoire du jeu vidéo, si ce n'est même la plus grande !
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