Il y a des licences vidéoludiques qui avaient autrefois une aura spéciale dans l’industrie et qui ont même pu marquer l’histoire. Cependant, les titulaires des droits sur ces licences ayant la possibilité de les faire vivre ou de les laisser mourir pour tout un tas de raisons, certaines d’entre elles ne font plus l’actualité, et ce malgré leur succès d’autrefois.
Voici dix de ces licences qui restent à l'abandon à l’heure où on écrit ces lignes.
Guitar Hero
La licence représentaient un acteur majeur des jeux musicaux pendant les années 2000 et 2010. Ce sont pas moins d’une vingtaine de jeux qui sont sortis sur tous les supports de cette époque, que ce soit consoles de salon, consoles portables, et même sur mobile et en borne d’arcade. En tout , on recense près de 25 millions d’unités dans le monde pour 2 milliards de dollars de recettes. Dire que les guitares en plastique d’Activision ont eu du succès serait un euphémisme, et bon nombre de personnes estiment que la licence a eu un véritable impact culturel durant le XXIème siècle.
Sauf que les belles histoires ont aussi une fin, et celle de Guitar Hero aussi. Après un opus Warriors of Rock qui reçoit des critiques mitigées, la licence essaie d’évoluer avec Guitar Hero Live en 2015, qui propose un changement d’univers un peu plus éloigné du métal et avec une guitare un peu différente de celle utilisée précédemment. Malgré les retours positifs, la recette prend moins bien que par le passé. Et depuis, plus de nouvelles de cette légende des jeux musicaux, dont le studio derrière les jeux a été racheté par Epic Games.
Golden Sun
Entre les Final Fantasy et les Dragon Quest, une nouvelle licence avait su faire son trou dans les années 2000. Sorti en 2001 sur GameBoy Advance, le premier Golden Sun connaît un grand succès critique et commercial, suffisant pour donner envie à Camelot et Nintendo de faire un autre jeu l’année suivante, avec une réception toujours aussi positive. Un troisième opus intitulé Dark Dawn sort sur DS en 2010, soit huit ans après le deuxième jeu, et avec une bonne réception mais moins dithyrambique que pour les deux autres Golden Sun.
Toutefois, ces performances remarquables n’ont pas permis à Golden Sun de s’installer dans la durée. Si Hiroyuki Takahashi, le producteur de la série, avait déclaré qu’un quatrième jeu pouvait être envisagé si beaucoup de joueurs le souhaitent, ses propos datent déjà de 2012 et on est donc sans nouvelles de la licence depuis plus de dix ans, si on met de côté la sortie prochaine des deux premiers Golden Sun sur l’émulateur GameBoy Advance de la Switch.
Rien qui laisse présager avec certitude l’annonce prochaine d’un nouveau jeu…
NBA Live
Avant que NBA 2K ne prenne définitivement le pouvoir, il y avait une vraie concurrence sur les jeux de basketball, et plutôt sérieuse d’ailleurs. Développée par Electronics Arts, le premier jeu de la licence sort en 1994 et choisit d’opter pour une vue isométrique, contrairement à d’autres jeux de l’époque lui préférant une vue de côté. A l’instar de FIFA, la licence produit un jeu par an, et ce jusqu’en 2010.
Parce que malheureusement, les choses se compliquent clairement à partir de là pour NBA Live.
Passée par un changement de nom avec NBA Elite 11, ce jeu ne sort que sur mobile, les versions Xbox 360 et Playstation 3 étant annulées. Sa prochaine mouture, NBA Live 13, est annulée après de multiples reports et un développement difficile. Alors qu’on pensait que la licence était repartie, malgré des jeux bien moins qualitatifs comparée à la concurrence opposée par 2K, NBA Live 20 est annulé en 2019.
Un autre come-back de la licence est-il néanmoins possible ? L’avenir nous le dira.
Sly Cooper
Sûrement plus confidentielle que les autres présentées ci-dessus, cette licence a pourtant eu ses fans. Exclusivement réservés aux consoles de chez Sony, les jeux Sly Cooper nous propose d’incarner Sly, un raton-laveur anthropomorphique passé maître dans l’art du cambriolage, accompagné de ses amis Bentley et Murray, au fil de cinq jeux sortis entre 2002 et 2013, avec une grande pause entre 2005 et 2013 (l’année 2010 n’ayant été que l’occasion que de sortir une compilation des trois jeux précédents).
La licence connaît un bon succès critique et est reconnue pour apporter un vent d’air frais sur le jeu de plateforme et d’infiltration, avec un ton empruntant au cartoon et au comic book. Un film était même dans les tuyaux tout comme une série télévisée, mais on n’en entend plus vraiment parler d’un quelconque projet autour de Sly Cooper depuis quelques années déjà, ce qui n’est pas spécialement rassurant.
Rayman
Encore une licence qui a fait les beaux jours des possesseurs de console Sony, mais qui a su s’ouvrir à d’autres consoles au fil du temps. Sorti en 1995 de l’imagination d’Ubisoft et de Michel Ancel, le premier Rayman et son univers onirique ont su enchanter un bon nombre de joueurs de l’époque, malgré sa difficulté franchement relevée. Le succès est en tout cas suffisant pour proposer un deuxième opus en 1999 et un troisième en 2003, avec quelques spin-offs à la réception critique plus relative, comme Rayman M, Rayman Golf ou bien sûr Rayman contre les Lapins Crétins qui a propulsé ces derniers au rang de superstars.
Il faut attendre 2011 et Rayman Origins pour connaître un jeu sur consoles revenant sur de la plateforme pure et dure, avec même un retour à de la 2D, tout comme Rayman Legends deux ans plus tard.
Si les Lapins Crétins connaissent encore des adaptations vidéoludiques à l’heure actuelle, Mario + The Lapins Crétins Sparks of Hope étant sorti en 2022, Rayman se fait quant à lui bien plus discret. S’il va apparaître dans un DLC de Sparks of Hope, il n’est plus sur le devant de la scène à sauter de plateforme en plateforme. Et ce n’est pas le départ de Michel Ancel qui donne un signal positif sur le futur de la licence.
Starcraft
Il fut une époque où Blizzard était un acteur majeur du genre RTS. Si les fans d’heroic fantasy avaient la licence Warcraft, les plus férus de science-fiction pouvaient quant à eux jeter leur dévolu sur Starcraft. Le premier jeu de la licence sort en 1998 et connaît un franc succès puisqu'il devient le jeu PC le plus vendu de cette année. L’opus Nintendo 64 mis de côté, ainsi que le projet Starcraft Ghost qui ne verra jamais le jour, il faut attendre 2010 pour voir un nouveau jeu de la licence, qui est tout simplement la suite du premier jeu de 1998. Et comme pour son prédécesseur, le succès aussi bien critique que commercial est immédiat, et même en e-sport où il fut longtemps un jeu de référence. Deux extensions de Starcraft II sortent en 2013 et en 2015.
Cependant, si Starcraft II est depuis considéré comme l’un des meilleurs jeux de stratégie de tous les temps, on n’a plus grand chose à se mettre sous la dent, à part un remaster du premier jeu en 2017 avec lequel est sorti une extension “Cartooned” en 2019, mettant à profit le design de Carbot Animations. Et étant donné que le genre du jeu de stratégie n’est plus autant à la mode qu’avant, il n’est pas certain qu’un autre jeu de la licence voit le jour…
Jak and Daxter
Autre licence qui a ravi les joueurs des consoles Sony (et évoquée dans notre Growing List sur les duos iconiques du jeu vidéo), Jak and Daxter connaissent leurs premières aventures en 2001 sur Playstation 2, ainsi qu’un succès retentissant qui va pousser Naughty Dog a développer une suite en 2003, puis une autre en 2004. D’autres jeux dérivés prennent la suite, comme le jeu de course Jak X en 2005 ou encore Daxter en 2006 sur PSP, avant que le duo se reforme en 2009.
Sauf que depuis deux compilations sorties sur PS3 et PS4, aucune nouvelle de la licence ne se profile à l’horizon. Il faut dire qu’entre Uncharted et The Last of Us, Naughty Dog a été pas mal occupé ces dernières années, et il semble que le studio ne soit pas enclin à proposer des univers moins photoréalistes. En jeu vidéo du moins, puisqu’un film a été annoncé en 2022. Pour le jeu vidéo, cela reste encore à voir !
Banjo-Kazooie
Et voilà un autre duo évoqué dans notre dernière Growing List ! On passe cette fois du côté de Nintendo (en tout cas dans un premier temps) avec une licence de plateformes qui a su elle aussi conquérir son public.
Le premier Banjo & Kazooie sort en 1998 sur Nintendo 64 et sa réception critique est dithyrambique, sur une console où Super Mario 64 régnait jusqu’ici en maître sur le jeu de plateformes 3D. Cela encourage donc Rare, le studio derrière le jeu, à produire Banjo-Tooie en 2000 sur la même console, avant de s’exporter en 2003 et en 2005 sur Gameboy Advance puis sur Xbox 360 en 2008 avec l’opus Nuts & Bolts.
Mis à part une nouvelle sortie des jeux de plateforme sur le Xbox Live Arcade, sur la compilation Rare Replay et sur l’émulateur Nintendo 64 de la Switch, ainsi qu’une apparition remarquée en DLC de Super Smash Bros Ultimate, la licence Banjo-Kazooie ne propose plus de nouveau jeu depuis déjà plus d’une dizaine d’années.
F-Zero
Retour chez Nintendo avec une licence de jeu de course iconique des consoles du géant nippon. Le premier F-Zero sort en 1990 sur Super Nintendo et se place comme un jeu de référence de la console 16-bits, de par ses graphismes et son excellente utilisation du mode 7, sans oublier son OST cultissime. Un succès suffisant pour garantir à la licence futuriste du XXVI ème siècle la sortie d’un opus sur Nintendo 64 intitulé F-Zero X, d’un opus Maximum Velocity sur GameBoy Advance en 2001 puis la sortie de F-Zero GX sur Gamecube et AX sur Arcade en 2003, dont les réceptions s’avèrent tout aussi positive sur ces différents supports.
Le dernier jeu en date, F-Zero Climax, n’est sorti qu’au Japon sur Gameboy Advance, et date déjà de 2004. Soit presque vingt ans sans nouveau jeu F-Zero, au grand désespoir des fans qui ne peuvent que se contenter de la présence récurrente de Captain Falcon sur les Super Smash Bros. Et peut-être bientôt d’un remaster de F-Zero GX, si on en croit les rumeurs ?
Castlevania
Il fut une époque où l’évocation du nom Konami suscitait le respect et l’émoi d’une grande partie des fans de jeu vidéo. En même temps, un bon nombre de licences cultes sont à leur actif : Metal Gear, Silent Hill, Contra… et bien sûr Castlevania.
Revenir sur l’intégralité des jeux de la licence pourrait nous prendre un certain temps, mais on peut dire qu’elle a su s’imposer à toutes les époques et sur un bon nombre de consoles, de la NES à la PS3, en passant par les consoles portables de Nintendo et la Playstation 1. Son gameplay a aussi pu connaître des changements. Le jeu de plateformes de la génération NES (et aussi SNES en partie pour le quatrième opus) avec une succession de niveaux évolue vers un gameplay à la progression plus libre.On définit désormais ce genre comme “Metroidvania”, et Castlevania Symphony of The Night reste le plus grand représentant. Et dernièrement, la licence s’est orientée vers le beat’em all avec la série des Lords of Shadow, opérant également un reboot de son lore. Notons également la sortie d’une série Netflix de quatre saisons entre 2017 et 2021.
Si la licence a fait parler d’elle pour une vente aux enchères de NFT et aussi pour la sortie d’un DLC thématique sur le rogue-lite Dead Cells, aucun véritable nouvel opus n’est sorti depuis 2014 et le deuxième Lords of Shadow. Vu la notoriété de la série, il est difficile de croire qu’elle sera totalement laissée à l’abandon dans son cercueil, sauf qu’aucun projet vidéoludique ne pointe le bout de son nez depuis presque dix ans.
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