En plus de 60 ans d’existence, le métal dans tous ses dérivés et sous-genres a eu largement le temps d’inspirer les œuvres de pop-culture. Le jeu vidéo n’échappe pas à ce constat, à tel point que certains jeux tissent des liens très étroits avec certains groupes iconiques du métal. Voici 10 œuvres vidéoludiques qui doivent beaucoup à ce genre musical, encore apprécié aujourd’hui au vu des nombreux festivals de métal programmés durant l’été.
Holy Diver
S’il n’est probablement pas le premier jeu auquel on pense lorsqu’on évoque le jeu vidéo et le métal, Holy Diver est pourtant très influencé par ce style musical. A commencer par le titre du jeu, qui est une référence directe à un titre de Ronnie James Dio, figure emblématique de la musique métal.
Mais les références ne s’arrêtent pas là, car ce jeu de plateforme se déroulant en l’année 666 du monde magique narre les aventures de Randy, fils de l’empereur Ronnie IV, devant sauver le Royaume Écarlate (Crimson Kingdom) de la menace du Black Slayer.
Pour ceux qui n’auraient pas les références, il s’agit là de rappels directs au groupe King Crimson, à Randy Rhoads (guitariste et co-auteur des musiques d’Ozzy Osbourne) et au groupe de thrash métal Slayer.
Il y a également d’autres clins d’oeil à Zakk Wylde (un autre guitariste ayant joué avec Ozzy Osbourne et chanteur du groupe Black Label Society) et à Ozzy Osbourne (chanteur du groupe Black Sabbath qui a ensuite fait une carrière en solo), mais ces personnages connaissent un destin bien sombre dans le jeu, le premier ayant disparu et le second étant décédé !
En ce qui concerne le jeu en tant que tel, il se rapproche beaucoup d’un Castlevania, avec une difficulté bien ardue.
Rock n’ Roll Racing
On enchaîne avec un titre un peu plus récent sorti sur Megadrive et Super Nintendo en 1993 sur le continent américain et en 1994 sur le sol européen.
Comme son nom l’indique, Rock n’ Roll Racing est un jeu de courses en vue isométrique jouable en solo ou en multijoueur, où quatre concurrents s’affrontent sur des circuits situés sur différentes planètes. Tous les coups sont évidemment permis dans ces courses : mines, tirs de lasers, et autres armes sont à la disposition du joueur pour venir à bout de ses concurrents. Et si cela n’était pas suffisant pour donner du piment à ces joutes motorisées, le commentateur se chargera de placer quelques phrases pour faire monter le ton des courses.
Au-delà de la direction artistique et du titre qui évoquent directement l’univers du rock et du métal, c’est au niveau de son OST que les références se font les plus présentes. Ainsi, les connaisseurs pourront reconnaître Born to be Wild de Steppenwolf, Highway Star de Deep Purple ou bien évidemment Paranoid de Black Sabbath ! Moyens techniques de l’époque oblige, les musiques sont reprises avec les puces sonores 16-bits, ce qui n’est pas sans donner un certain charme à l’ensemble, pour peu qu’on y soit sensible.
Guitar Hero
L’un des jeux de rythme les plus célèbres de la planète a évidemment sa place dans cette Growing List. Instrument phare de la musique métal, la guitare y est mise à l’honneur dans les différents opus de cette licence, même s’il est aussi possible de jouer de la basse et de la batterie dans les jeux les plus récents.
Les références à la musique métal ne manquent pas dans Guitar Hero. Rien que le titre est une évocation directe d’un titre officieux, mais pas moins honorifique, attribué aux meilleurs guitaristes du monde, ceux alliant virtuosité technique et mélodique. Au niveau des musiques jouables, on y trouve de véritables classiques du rock et du métal : The Trooper d’Iron Maiden dans Guitar Hero 2, Raining Blood de Slayer dans Guitar Hero 3, B.Y.O.B de System of A Down dans Guitar Hero World Tour, Du Hast de Rammstein dans Guitar Hero 5 ou encore Psychosocial de Slipknot dans Guitar Hero : Warriors of Rock.
Et pour pousser le rapprochement encore plus loin, certains épisodes de la saga ont été dédiés à un groupe spécifique. C’est le cas de Van Halen, mais aussi et surtout de Metallica où les membres du groupe ont fait de la motion capture pour rendre leurs avatars en jeu encore plus crédibles.
Si les Guitar Hero furent de véritables succès en leur temps, la hype est finalement bien retombée, le dernier opus Live étant sorti en 2015 et n’ayant pas connu un succès commercial comparable à ses aînés.
Cependant, le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pourrait bien relancer la franchise, Phil Spencer ayant déclaré son souhait de relancer d’anciennes licences d’Activision.
DOOM
L’une des licences de FPS les plus cultes de l’industrie vidéoludique doit beaucoup à l'imagerie et à l’univers de la musique métal.
Dès le premier opus, on remarque d’emblée l’influence du genre musical à travers sa DA remplie de démons sortis tout droit de l’Enfer et de pentagrammes dessinés un peu partout. Et cette identité visuelle mêlant créatures infernales et stations spatiales n’a toujours pas quitté la licence à l’heure actuelle.
Musicalement parlant, on est bien entendu dans les mêmes influences, et le thème principal du jeu en est bien la preuve, avec ses sonorités et sa rythmique très inspirés du morceau Master of Puppets de Metallica. Et l’identité musicale très métal de la licence n’est pas prête de disparaître avec le reboot récent de la franchise et Mick Gordon aux commandes. Ce dernier nous livre en effet de sacrées perles musicales, brutales et féroces, qu’on associe généralement au sous-genre métal du djent, encore bien présent dans DOOM Eternal, dernier titre en date à l’heure où on écrit ces lignes.
Guilty Gear
On cite assez peu souvent le jeu de combat de ArcSystem Works parmi les jeux influencés par le métal. Et pourtant, on constate en y regardant de plus près que Guilty Gear a su s’inspirer de l’univers métal pour construire ses jeux.
Au niveau de la direction artistique, cela est surtout vrai pour les premiers jeux. Même si les derniers opus gardent cette influence métalleuse, les anciens Guilty Gear ont dans leur design des teintes assez sombres qui donnent un aspect plus "brut" à l’ensemble. Même le travail sur les barres de vie, menus logos des jeux de l’époque trahissent cette influence, avec des mélanges de gris, rouge et noir.
Cela est également vrai pour certains stages s'apparentant à des cathédrales gothiques et pour certains personnages, notamment celui de Testament dont le costume et le style pourraient bien figurer sur une pochette d’un album de métal. Les noms des combattants sont parfois des références directes au monde du rock et du métal, notamment avec le vampire Slayer, le très déconcertant Zappa (inspiré de Frank Zappa) ou encore le chef de gang Axl (inspiré d’Axl Rose, chanteur de Guns n’ Roses). Même certaines attaques spéciales sont aussi des références, comme c’est le cas de “Ride The Lighting” de Ky Kiske, tirée d’un album éponyme de Metallica.
La musique est bien évidemment dans la même veine, surtout quand un certain Daisuke Ishiwatari (qu’on a déjà évoqué ici) est à la composition. Solos endiablés, rythmes frénétiques et envolées lyriques sont au programme des OST des différents jeux, qui vous promettent une aventure musicale digne des plus grands groupes de métal.
Iron Maiden : Legacy of The Beast
Les groupes de métal eux-mêmes ne se contentent plus de simples clins d'œil disséminés ici et là dans diverses œuvres vidéoludiques. Certains vont jusqu’à proposer un jeu tiré de l’imaginaire de leur propre groupe.
C’est effectivement le cas du jeu mobile free-to-play Iron Maiden : Legacy of The Beast, encore téléchargeable à l’heure actuelle et qui est noté très positivement sur les plateformes de téléchargement d’applications sur téléphone. Legacy of The Beast est également le nom de la tournée du groupe réalisée en 2018.
Concernant le jeu lui-même, il s’agit d’un RPG au tour par tour dans lequel vous traversez plusieurs mondes inspirés des albums du groupe anglais, comme le monde des sables dont l’esthétique est directement inspirée de Powerslave. On dispose d’un personnage principal qui n’est nul autre qu’Eddie, la mascotte du groupe elle-même, accompagné d’autres compagnons qu’on peut recruter par la suite, via une mécanique de "gatcha" où vous dépensez la monnaie du jeu ou de l'argent réel pour recruter aléatoirement un nouveau combattant dans votre roster.
Devil’s Crush
Si à la lecture de ce titre, aucun souvenir ne vous vient à l’esprit, c’est parfaitement normal car le jeu n’a pas eu la chance de sortir dans nos contrées !
Sorti au Japon et en Amérique du Nord en 1990 sur Megadrive et PC Engine, Devil’s Crush est un jeu de flipper qui affirme sans détour ses emprunts esthétiques à la musique métal. Squelettes, crânes aux yeux exorbités et autres créatures démoniaques se côtoient dans des décors organiques, voire même horrifiques agrémentés de pentagrammes ici et là. Le tout donne un aspect occulte au titre, dont le design pourrait sans aucun doute figurer sur des pochettes d’albums de métal.
Musicalement parlant, même si les puces 16-bits de l’époque ne permettent pas de retrouver de façon identique les mêmes sons de guitare électrique ou autres instruments du métal, on y retrouve des sonorités pouvant très clairement s’apparenter à ce genre. Un bon nombre de musiques du jeu sont frénétiques et reprennent des leitmotiv rythmiques qui passeraient sans mal dans un bon nombre de titres destinés aux métalleux.
Double Kick Heroes
Parlons ici d’un jeu de "drive n' shoot" indé, et français qui plus est !
Sorti en 2019 par le studio Headbang Club (rien que le nom des développeurs en dit long sur leur amour pour le métal !) Double Kick Heroes met en scène les aventures d’un groupe éponyme qui découvre avec stupeur que le monde a basculé dans une sorte d'apocalypse zombie et essaie de survivre à bord de leur Gundillac équipée pour fusiller les hordes qui sont à leurs trousses.
Pour ce faire, il faudra appuyer sur les notes défilant au bas de votre écran dans le bon rythme afin de déclencher les tirs et décimer vos ennemis plus efficacement. Plus vous serez dans le rythme, plus votre puissance de feu augmentera.
Toute occasion est bonne dans Double Kick Heroes pour rappeler son affinité avec le métal : les musiques bien entendu, qui alternent entre les différents genres de métal pour contenter tout le monde. Les dialogues sont également truffés de références qui parleront directement aux métalleux. Citons également la présence de certains personnages qui sont des caricatures de célébrités du métal, comme Marilyn Manson ou encore James Hetfield (chanteur et guitariste rythmique de Metallica).
Kiss : Psycho Circus - The Nightmare Child
Autre groupe à s’être engouffré dans l’adaptation vidéoludique de leur identité visuelle et musicale, Kiss a fait notamment l’objet de deux jeux au début des années 2000 : Kiss Pinball, un jeu de flipper, et Kiss Psycho Circus - The Nightmare Child, un FPS très inspiré des jeux DOOM et Quake.
Dans Kiss Psycho Circus - The Nightmare Child, on suit l'histoire d’un tribute band (groupe qui joue exclusivement la musique d’un groupe ou d’un artiste connu, en reprenant les mêmes codes de ces groupes) de Kiss qui reçoivent des pouvoirs surnaturels, qui ne seront pas de trop pour affronter les menaces qui se dressent devant eux.
L’influence de l’univers métal se fait clairement sentir que ce soit par la direction artistique empruntant divers éléments de l’imaginaire des métalleux au niveau des décors et des ennemis. Au point où si Kiss n'était pas associé au titre, on aurait un peu de mal à deviner le lien entre le groupe et le jeu !
Le jeu n’a cependant pas eu un succès unanime, affichant des notes mitigées en raison de l’aspect parfois grotesque de l’histoire et de la direction artistique.
Brütal Legend
Il est l’évidence même lorsqu’on vient parler de jeu vidéo et de métal. Référence ultime pour les métalleux passionnés de jeux vidéo, Brütal Legend base toute son identité autour de la musique métal.
Sorti en 2009 par Double Fine et son iconique concepteur Tim Schafer, le jeu suit l’histoire d’Eddie Riggs, un roadie (technicien en charge de la mise en place des concerts lors de la tournée d’un groupe) blasé par la production musicale du groupe qu’il accompagne en tournée, et qui est soudainement transporté dans un monde parallèle tout droit sorti de l’imaginaire métal.
La totalité des éléments du jeu gravitent autour de la musique métal : de la direction artistique au gameplay en passant par l’OST, rien n’est laissé au hasard pour le plus grand bonheur des amateurs de métal.
Le fan-service y est très présent, avec Eddie modélisé sous les traits de Jack Black et dont ce dernier prête sa voix au personnage. D’autres légendes du métal sont présentes et doublées par les homologues réels : Rob Halford de Judas Priest, Lemmy Kilmister de Motörhead, et Ozzy Osbourne de Black Sabbath.
L’OST n’est évidemment pas avare en invités de marque. Outre les groupes cités à l’instant, on trouve également des compositions de Manowar, Megadeth, Mötley Crüe, Tenacious D, Slayer et bien d’autres grands groupes. Cependant, les amateurs de nu-métal et de formes de métal plus modernes pourront ne pas trouver leur compte, ces genres étant clairement bannis du jeu !
Encore aujourd’hui, il est difficile de trouver un jeu vidéo qui incarne aussi bien l’identité visuelle et musicale du métal.
Bonus
Bien que le genre ne soit plus aussi populaire qu’à une certaine époque, le métal continue d’influencer de nombreuses productions vidéoludiques actuelles et reste une grande source d’inspiration dans le jeu vidéo.
Parmi les opus récents et à venir s’inspirant directement du métal, notons BPM : Bullets Per Minute et Metal : Hellsinger, qui rapprochent encore plus les deux mondes en mêlant du jeu de rythme dans des FPS aux univers clairement inspirés par l'esthétique du métal. Relevons d'ailleurs que pour le second, Serj Tankian (chanteur du groupe System of The Down) ainsi que de nombreux chanteurs de groupes bien connus sont venus prêter main forte à la composition de certains morceaux.
Les métalleux fans de jeux vidéo ont encore de beaux jours devant eux !
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