Pas de doute, la série des Dragon Ball a su rééditer en jeux vidéo le succès qu'elle a rencontré en manga et en animé. Mais s'il y a bien une saga de jeux Dragon Ball qui a marqué les esprits, c'est bien celle des "Budokai". Avec ces jeux, la série a su s'imposer comme étant un jeu de combat incontournable avec son troisième opus, à tel point que la majorité des fans préfèrent les "Budokai" aux "Tenkaichi". En 2008, c'est un retour au sources et donc au gameplay des Budokai qu'offre Infinite World sur une PS2 en fin de parcours. La saga des Budokai est-elle conclue de manière magistrale ? Ou bien est-ce que les développeurs n'ont pas écouté les souhaits des fans ? Chargez votre Ki et préparez-vous pour l'ultime bataille chez les Budokai !
Un scénario (encore?) survolé
Comme le veut la tradition des jeux Dragon Ball, Infinite World vous propose de revivre les arcs phares du manga à travers différents combats et mini-jeux dans le mode Mission Dragon (dont on reviendra dessus plus tard). Par conséquent, pas besoin de revenir sur l'histoire du jeu, celle-ci étant normalement connue d'une grande partie d'entre vous. Et si ce n'est pas le cas, on ne saurait trop vous conseiller de vite rattraper cela !
Il n'y a donc pas de surprise pour les connaisseurs de la série, qui ne seront pas surpris par la trame du jeu. En revanche, il est déconseillé à ceux qui veulent découvrir l'univers Dragon Ball de se plonger dans cet opus. Le jeu se contente en effet de simplement de proposer quelques cut-scenes retraçant les évènements importants de la série. Et encore, ces moments là sont clairement survolés, et des détails scénaristiques ainsi que certains combats manquent à l'appel.
C'est donc avec une certaine déception qu'on l'on aborde l'histoire de Dragon Ball dans ce jeu, tant les cut-scenes sont réellement anecdotiques et les ellipses temporelles tellement conséquentes que l'on se pose des questions quant à la cohérence de l'ensemble.
Ce n'est pas encore avec Infinite World que l'on verra un mode « Histoire » digne de ce nom dans un jeu Dragon Ball, mais il n'y a rien de mieux que le manga ou l'animé pour découvrir l'histoire de Dragon Ball après tout !
Un moment que les fans de Dragon Ball connaissent très bien !
Des modes de jeux peu nombreux et des mini-jeux inutiles qui laisseraient Goku sur sa faim !
Si on se penche sur les modes de jeu, on peut en compter 4 jouables.
Il n'est pas nécessaire de s'attarder davantage sur les modes Duel Dragon et Entraînement du Guerrier, ces deux modes correspondant respectivement aux modes Versus (dans lequel vous pouvez affronter un adversaire IA ou humain) et Entraînement (où vous pouvez essayer les différentes techniques et coups de votre personnage) des jeux de combat habituels.
Le plus conséquent de ces modes de jeu est le mode Mission Dragon, qui vous propose comme on l'a dit plus haut de revivre l'histoire de la saga Dragon Ball. Pour cela, ce mode vous propose d'alterner entre des combats et des mini-jeux. Rien de particulier à dire sur les combats, sauf à dire que ces derniers peuvent être assez relevés quand votre adversaire a plus de jauges de vie que vous et qu'ils peuvent être des combats d'entraînement faisant office de tutoriels (uniquement au début du jeu), des combats simples ou avec certaines conditions (par exemple, résister pendant un certain temps). En revanche il y a de quoi dire sur les mini-jeux, tant ces derniers semblent (trop!) nombreux. Il s'avère que n'importe quel passage de l'histoire de Dragon Ball est l'occasion d'intégrer un mini-jeu. La preuve avec notamment un mini-jeu dans lequel on doit attraper Bubbles, le singe de Maître Kaio, ou encore un autre mini-jeu qui reprend l'entraînement de Goku dans son vaisseau avant son arrivée sur Namek.
Ces mini-jeux auraient pu être sympathiques s'il étaient placés de manière plus rationnelle, mais là on a plus l'impression qu'ils ont été intégrés pour faire office de remplissage, ce qui ralentit la narration et nuit à l'intérêt du mode Mission Dragon. Pire encore, la jouabilité de certains d'entre eux est franchement pas terrible, notamment pour les mini-jeux où on doit passer par des points de contrôle dans un environnement en monde ouvert, dans ces derniers on a affaire à une carte bien trop grande alors que les déplacements du personnage incarné sont relativement lents, d'autant plus que le sprint vous permettant d'aller plus vite ne s'utilise pas à l'envi.
Le dernier mode jouable à déverrouiller est le mode Parcours du Guerrier qui vous propose de combattre contre 100 adversaires répartis sur quatre cartes différentes. On peut reprocher à ce mode d'être assez banal et de ne pas proposer une expérience assez intéressante pour être mémorable, puisqu'on a juste affaire ici à une succession de combats.
En dehors de ces modes jouables, vous pouvez acheter des techniques et autres contenus dans le mode Salle du Guerrier via la monnaie récoltée notamment dans les modes Mission Dragon et Parcours du Guerrier.
Car oui, dans Infinite World, absolument tout se paie contre des zénis (la monnaie du jeu), que ce soit arènes, personnages supplémentaires, techniques... ce qui implique d'avoir une certaine patience et de rejouer maintes et maintes fois dans les modes précités pour tout débloquer. Vous avez également la possibilité d'acheter des capsules qui vous permettront d'améliorer vos statistiques, mais celles-ci s'utilisent principalement dans le mode Mission Dragon, ou encore des objets à utiliser pendant le combat aux caractéristiques variées. Vous pouvez également dans ce mode définir les techniques et objets précédemment acquises dans la boutique du mode Salle du Guerrier pour chacun des combattants que vous avez débloqué.
Par conséquent, les modes jouables sont assez peu nombreux et ne brillent pas forcément par leur intérêt et leur originalité. En plus de cela, un mode phare de la saga Budokai manque à l'appel : le mode Championnat du Monde qui offrait une alternative assez sympathique au mode Duel dans les autres volets ou le mode Monde du Dragon remplacé par le mode Mission Dragon alors que son prédécesseur était bien plus intéressant pour nous narrer l'histoire de Dragon, notamment en termes de jouabilité. La disparition de ces modes est donc à déplorer, d'autant plus qu'on se retrouve avec moins de modes jouables qu'à l'accoutumée dans Infinite World.
Quand on vous dit que toute scène est une prétexte pour faire un mini-jeu !
Une réalisation et un gameplay toujours appréciables
Si on s'attarde sur les graphismes, on peut remarquer d'ores et déjà qu'ils n'ont pratiquement pas bougé depuis Budokai 3. Ainsi, ces derniers restent toujours aussi beaux pour de la PS2 : les décors ainsi que les personnages du jeu sont bien détaillés malgré quelques exceptions et un certain vide pour certains d'entre eux. L'animation des personnages et leur modélisation est encore une fois à la hauteur des jeux précédents, le cell-shading servant parfaitement le chara-design des combattants, et la palette de couleurs est idéalement utilisé dans les décors, ce qui rend l'ensemble graphique vraiment agréable à l'œil tout en reproduisant fidèlement l'univers d'Akira Toriyama.
Pour la bande-son, on a le droit à du recyclage en ce qui concerne les musiques, puisque certaines d'entre elles sont directement reprises des jeux Budokai précédents. Ainsi, certains thèmes restent plus mémorables que d'autres, mais le tout reste correct. Les bruitages facilitent toujours l'immersion dans l'univers de Dragon Ball, si bien que l'on s'y croirait presque à chaque fois que l'on affronte ses opposants. Et pour renforcer l'immersion, les voix japonaises des doubleurs de l'animé original peuvent être préférées aux voix anglaises.
Pour le gameplay, il n'y a pas de surprise non plus pour ceux qui ont d'ores et déjà joué aux jeux Budokai précédents : il y a toujours trois boutons d'attaque (un pour les coups de poing, un autre pour les coups de pied, un pour lancer des boules de Kikoha), un bouton de garde, un bouton pour enclencher les attaques puissantes, un bouton pour recharger le Ki, un bouton pour un sprint aérien, un bouton pour enclencher le mode Aura (dans lequel seules les attaques puissantes peuvent vous interrompre pendant un combo) et un bouton pour lancer une attaque chargée sur votre adversaire. De plus, il est toujours possible d'effectuer des prises en combinant certaines touches, des pas de côté, des esquives en appuyant sur la touche de garde au bon moment ou des téléportations en appuyant sur la touche de garde en plus d'une direction si vous avez le bon timing et assez de Ki.
Si on retrouve l'essentiel du gameplay efficace et agréable à jouer des Budokai, force est de constater qu'il manque certains éléments par rapport aux opus précédents. Ainsi, plus de duels énergétiques quand deux attaques de type Kaméhaméha se confrontent et où il fallait faire tourner les joysticks le plus vite possible pour avoir un avantage sur l'adversaire, ici c'est le plus rapide qui l'emporte sur l'autre. De même, fini les duels d'attaque quand les deux combattants exécutaient une attaque puissante et où il fallait jouer à une sorte de chifoumi dans lequel les deux adversaires appuyaient sur un bouton et où le joueur qui subissait l'attaque prenait des dégâts tant qu'il n'avait pas appuyé sur le même bouton que son opposant. Enfin, on peut déplorer l'impossibilité d'appuyer directement sur la touche de Kihoha après un combo pour lancer une attaque type Kaméhaméha, alors que dans Infinite World, il faut enclencher manuellement ce type d'attaque.
Le gameplay reste malgré cela correct, mais ces oublis pourront troubler les adeptes des jeux Budokai précédents et le prive de certaines subtilités parfois intéressantes dans les autres jeux de la série, d'autant plus qu'un certain temps d'adaptation sera nécessaire pour le maîtriser.
Une occasion de plus pour créer un énième affrontement entre Goku et Vegeta
Un roster complet à débloquer après de longues, longues péripéties...
On remarque ici la présence de plus d'une quarantaine de personnages pour plus d'une certaine de transformations, ce qui fait du roster d'Infinite World le plus complet de la série Budokai, l'opus Tenkaichi 3 en proposant pratiquement le double. de contenu. Ainsi, on retrouve des protagonistes aussi bien de la saga Dragon Ball Z que de la saga Dragon Ball GT, ce qui ravira certainement les fans qui y trouveront leur compte, même si certains peuvent manquent à l'appel (notamment Goku petit, Kaio Shin ou encore Uub).
Dans cette foule de combattants, on retrouve évidemment des personnages plus ou moins évidents à jouer, et même des personnages plus ou moins puissants par respect de la hiérarchie des personnages dans Dragon Ball. Mais il est également possible de définir vos capsules de telle manière que la puissance de vos personnages augmente ou diminue.
Encore faut-il pour profiter de tout ce roster le débloquer en les achetant dans la boutique. Et cette tâche s'avérera des plus longues, tant parfois le prix de certains capsules est assez élevé. En somme, la durée de vie du jeu s'en retrouve gonflé de manière artificielle puisqu'il vous faudra refaire les niveaux des modes Mission Dragon et Parcours du Guerrier pour avoir le plus d'argent possible, ce qui est rébarbatif et peu intéressant, surtout dans le cas du Mode Mission Dragon qui est assez peu passionnant. A vous donc de voir si vous avez la patience nécessaire afin de tout débloquer.
Image rare d'un joueur essayant de venir à bout du jeu
Conclusion
A défaut de révolutionner la série des Budokai, Infinite World en reprend les principaux éléments, mais en supprime d'autres pourtant bien pensés dans les précédents épisodes. De plus, il offre un mode solo assez peu intéressant en comparaison de ce qu'offrait les autres jeux de la série, la faute à un Mode Mission Dragon assez inintéressant avec ses mini-jeux à la pelle, et un Mode Parcours du Guerrier dispensable. Cependant, le jeu peut offrir une alternative appréciable pour ceux qui n'auraient pas essayé les jeux Budokai, même si Budokai 3 reste la meilleure expérience en la matière. Et pour ceux qui auraient déjà essayé les autres jeux Budokai, inutile d'acquérir Infinite World à moins d'être un fan inconditionnel de Dragon Ball.
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