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Yohann L.

Rétro-Critique #18 : Crash Team Racing (PS1)

En 1999, la série des Crash Bandicoot est d'ores et déjà bien connue des joueuses et des joueurs. Proposant des jeux de plateformes dont la qualité n'est un secret pour personne, on pensait que Naughty Dog ne pouvait pas faire grand chose de plus pour définitivement faire entrer Crash Bandicoot parmi les figures emblématiques du jeu vidéo. Mais comme beaucoup de séries à succès, Crash s’est lui aussi adonné aux joies des courses de karting, comme l'avait fait Mario des années auparavant, avec CTR : Crash Team Racing.

Pôle position ou tête-à-queue pour le marsupial orange de la Playstation ?



« Prépare-toi à la course du destin de ton monde ! »


Comme souvent dans les jeux Crash Bandicoot, le monde est menacé par une personne aux idées mal intentionnées et c'est souvent le marsupial et ses compères qui partent le sauver. Même rengaine dans CTR, où on suit quasiment le même leitmotiv qui caractérise la série depuis ses débuts.

Mais là, ce n'est pas le Dr. Neo Cortex qui vient menacer le monde, mais un extraterrestre répondant au nom de Nitros Oxide qui aime défier bon nombre de pilotes à travers la galaxie. Il débarque chez Crash et ses amis afin d'affronter le meilleur pilote de sa planète dans une course en duel. Si c'est ce pilote qui gagne, Oxide promet de laisser la planète des Bandicoot tranquille. Par contre, si Oxide gagne, il projette de réduire cette planète en un gigantesque parking et de réduire tout le monde en esclavage. Ni une ni deux, nos héros ainsi que leurs ennemis organisent des courses afin de déterminer qui sera de taille pour gagner contre Oxide et sauver le monde.


Même si le jeu propose l'introduction d'un nouveau grand ennemi, on ne peut pas dire qu'il se démarque complètement de ce qu'il propose habituellement en termes de scénario. On peut ainsi le résumer assez simplement : un méchant débarque avec un dessein peu amical, le héros arrive et parvient à stopper les plans du méchant. Vous l'aurez donc compris, on a le droit au même speech que les jeux précédents.

Outre le fait que ce n'est pas particulièrement original, il faut également dire que le grand méchant proposé par CTR n'est pas aussi charismatique que le Dr Neo Cortex. Si sa voix caricaturale de méchant colle bien à l'esprit des Crash Bandicoot, il n’a pas le côté gaffeur et maladroit du Dr. Neo Cortex qui donne à ce dernier un véritable relief.




« Start your engines ! »


Après une petite introduction nous présentant les éditeurs et développeurs dans le pur style de la saga Crash Bandicoot, le menu nous donne le choix entre divers modes de jeu. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont le mérite d'être assez variés pour vous occuper un certain moment.


En excluant le mode Langue, le mode Meilleurs Scores affichant les meilleurs temps sur les différents circuits et le mode Album (que l'on déverrouille après avoir fini le mode Aventure, ou grâce à un cheat code), nous avons pas moins de 5 modes jouables seul ou à plusieurs :


  • Le mode Aventure, qui vous propose avec le personnage de votre choix de parcourir un monde semi-ouvert divisé en 4 zones. Chacune comporte 4 courses et un boss qu'il vous faudra battre pour obtenir une clé vous permettant d'accéder à la zone suivante, jusqu'à obtenir assez de clés pour affronter Nitros Oxide en duel. Le choix de votre pilote vous sera facilité par la présentation de ses différentes caractéristiques (Vitesse, Accélération et Direction) dans le menu de choix du personnage. Durant votre progression, Aku Aku ou Uka Uka sera là pour vous donner certains conseils afin d'améliorer votre conduite et vous expliquer les tenants et aboutissants de ce mode. En plus de cela, vous pouvez également rejouer les courses déjà gagnées pour récupérer une relique (la récupération de toutes les reliques du jeu étant nécessaire pour venir définitivement à bout de Nitros Oxide) par le biais d'une course contre-la-montre et des jetons CTR (vous permettant à terme de débloquer d’autres pilotes) d'une certaine couleur que vous obtenez après avoir trouvé les lettres CTR dans le circuit. Il y a donc bien des choses à faire si vous voulez tout débloquer, même après avoir fini le mode Aventure une première fois. Puis l'IA de vos concurrents évolue au fur et à mesure de votre progression, histoire de vous opposer une meilleure résistance, sans oublier les combats de boss qui pourront parfois vous mener la vie dure !


  • Le mode Essai Temps, que l'on peut traduire par un mode Contre-la-Montre. Pas grand chose de plus à expliquer si vous êtes un habitué des jeux de courses, et pour les autres, il s'agit de faire le meilleur temps possible sur un tour ou plus. A noter que vous pouvez également enregistrer les données d'un « fantôme », c'est-à-dire que vous pouvez enregistrer votre performance et la matérialiser sous forme d'un adversaire transparent lors de votre prochain contre-la-montre, ce qui peut être utile pour voir à quel point vous avez progressé.


  • Le mode Arcade, jouable seul ou à deux, se divisant en deux sous-modes : un mode individuel où vous disputez seul ou à deux une course unique, ou alors un mode coupe qui vous propose de disputer quatre séries de quatre courses, à choisir selon vos affinités avec les circuits d'une série proposée. La spécificité de ce mode repose sur le fait que vous pouvez débloquer des modes de difficultés plus élevés, histoire d'avoir un challenge plus conséquent.


  • Le mode Joute qui est une variante du mode Arcade, à la seule différence qu'il est obligatoirement jouable à deux joueurs minimum et à quatre joueurs maximum, sans oublier qu'il ne propose pas d'IA durant les courses.


  • Enfin, le mode Bataille proposant une sorte de match à mort où vous devez toucher votre ou vos adversaires un certain nombre de fois avec différentes armes pour remporter la victoire dans une arène fermée. Notons d'ailleurs que des armes et power-ups sont exclusifs à ce mode, et qu’il se joue uniquement à plusieurs.


Il y a donc de quoi faire en solo et en multijoueur avec ces modes plutôt diversifiés, même s'ils ne sortent pas de l'ordinaire.






Crash Test Racing


Parlons maintenant des graphismes, qui s’avèrent tout à fait honorables pour la première Playstation et toujours dans le ton de ce que nous proposaient les précédentes aventures de Crash. Attendez-vous donc à voir des décors colorés et variés, alternant entre diverses ambiances et décors. Les animations ne sont pas aussi à la traîne non plus, même si la plupart du temps, nos protagonistes restent collés à leur kart. Mais quand on voit le podium de la course, chaque personnage a sa propre célébration de victoire et sa réaction plus négative en cas de deuxième ou troisième place, et sont dans l’ensemble plutôt comiques. Une animation unique à chaque personnage est aussi proposée au moment d’en choisir un dans le mode Aventure.


En ce qui concerne le gameplay, il ne faut pas nier que le soft emprunte beaucoup de choses à Mario Kart. Nous avons ici affaire à des courses opposant huit concurrents, avec moult armes et power-ups inspirés des précédents jeux de la saga et disponibles en détruisant des caisses disséminées sur le circuit pour remporter la victoire. De ce point de vue, on retrouve les classiques du genre, comme le missile à tête chercheuse rappelant la carapace rouge de Mario Kart. Mais CTR arrive tout de même à se démarquer en proposant des armes originales et un système de récolte de fruits Wumpa permettant d'améliorer la puissance de ces armes. Par exemple, la fiole verte devient une fiole rouge, ralentissant encore plus votre adversaire et perturbant la sélection aléatoire de son arme.


Le maniement du kart est plutôt agréable, il répond au doigt et à l'œil et ne pose pas de grandes difficultés de maniabilité. Le système de boost proposé peut en revanche être un peu plus déstabilisant au départ. Déraper ne suffira pas pour gagner de la vitesse contrairement à Mario Kart. Il vous faudra en plus d’appuyer sur le bouton L1 (pour déraper vers la gauche) ou R1 (pour déraper vers la droite) attendre de remplir la jauge en bas à droite jusqu'à ce qu'elle soit rouge et d'appuyer sur le bouton opposé à celui pressé en premier pour gagner de la vitesse, dans la limite de 3 boots. Une manipulation un peu technique à appréhender, mais qui vient assez naturellement à force de la pratiquer. Et cela vous sera d’autant plus utile pour gagner en vitesse, vu que sans boost le kart avance bien moins vite.

L'autre méthode pour gagner de la vitesse est de sauter puis retomber après un saut d'une certaine hauteur (le fait d'appuyer sur L1 ou R1 pour sauter pouvant aider), mais certains circuits ne proposent aucun saut (par exemple le circuit Coco ou le Stade Glissade), si bien que l'on doive toujours zigzaguer pour avancer !


Quant à la bande-son et la musique, on peut dire qu'elle sert bien le jeu dans son ambiance décalée et cartoon. Les répliques des personnages en pleine course sont sympathiques, mais pas non plus hilarantes (du moins en VF) mais rendent les courses plus amusantes. Le doublage français des personnages reste toutefois assez inégal, certaines voix étant vraiment plus réussies que d'autres. Les musiques du jeu sont également bonnes mais ne restent pas dans les mémoires, quand bien même elles restent dans l'esprit du jeu et collent bien aux circuits et univers parcourus à bord de votre kart.




Nous voilà au dernier tour d'une course plus que décapante !


Finissons maintenant par aborder la durée de vie du soft.

Finir le mode Aventure une première fois ne prend pas tellement de temps si on est un joueur chevronné, mais ce mode saura vous occuper bien plus longtemps si vous comptez le finir à 100 % en débloquant tout ce qui est possible et imaginable. Vous pouvez également vous efforcer de réussir le meilleur temps de chaque circuit et terminer les différentes coupes du mode Arcade dans chaque difficulté. Et puis, le multijoueur jusqu'à quatre pilotes avec le Multipad est toujours là pour prolonger l'expérience à l'envi, ce qui offre à CTR une certaine rejouabilité si vous êtes tentés par une session en local avec vos amis Nous avons donc là un sacré prétendant pour les soirées jeux entre potes !

Le jeu propose donc une expérience aussi bien intéressante en solo qu'en multijoueur, et en offrant une durée de vie assez conséquente pour un soft du genre, ce qui est un sacré argument pour s'imposer dans le milieu. Et c'est désormais chose faite pour Crash Bandicoot et Naughty Dog qui parviennent aisément sur le podium des jeux de course arcade.


Conclusion : S'essayer à son tour dans les courses de kart pouvait s'avérer risqué pour la licence Crash Bandicoot, tant la possibilité d'un échec total reste bien présente dans ce domaine. Et pourtant, Crash Team Racing s'en sort avec les honneurs et parvient à nous offrir un jeu de course fun et prenant, sans pour autant perdre son identité propre et ne proposer qu'une simple copie de Mario Kart. Amateurs de l'univers de Crash Bandicoot et de jeux de courses, vous pouvez aisément vous jeter sur cet excellent opus.





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