Le Japon est incontestablement une terre prospère pour le jeu vidéo. Même si le marché vidéoludique nippon a connu une période difficile il y a quelques années, le pays du Soleil Levant s’impose toujours aujourd’hui comme un incontournable de l’industrie.
Il n’est donc pas étonnant de voir des compositeurs talentueux issus de ce territoire, voire même des légendes vivantes de la musique de jeux vidéo.
Voici dix compositeurs japonais de musique de jeu vidéo qui gagnent à être connus !
Daisuke Ishiwatari
Vous aimez le métal et les gros riffs ? Vous aimerez sûrement les productions de Daisuke Ishiwatari !
Pourtant, résumer le monsieur à ses “seuls” talents de musicien serait ne pas rendre justice aux nombreuses autres compétences dont il dispose.
Connu surtout pour son travail sur la série Guilty Gear, il cumule les travaux de développeur, illustrateur, doubleur et donc compositeur !!
Ce couteau suisse de l’industrie vidéoludique japonaise a intégré Arc System Works à la sortie de ses études dans les dernières années des 90’s, et y officie toujours à l’heure actuelle pour les licences Blazblue et donc Guilty Gear, dont le dernier opus est sorti en fin d’année dernière.
Un artiste prodigieux dont l’univers créatif si singulier a conquis un bon nombre de personnes adeptes du versus fighting.
Une musique à retenir :
Yoko Shimomura
Première représentante féminine de cette liste, il y a de fortes chances que vous ayez entendu certaines de ses compositions sans même savoir qu’elle en était l’auteure.
Diplômée de l’Université de musique d’Osaka en 1988, Yoko Shimomura rejoint Capcom à sa sortie de fac. Elle ne tarde pas à marquer son empreinte sur deux jeux cultes de la boîte que sont Final Fight et surtout Street Fighter II, dont les thèmes restent encore aujourd’hui dans les mémoires de beaucoup de joueurs.
Mais comme un CV pareil ne lui suffisait apparemment pas, notre chère Yoko poursuit sa carrière légendaire en rejoignant Squaresoft en 1993. Et autant dire qu’elle a pu mettre sa patte sur des jeux devenus aujourd’hui des classiques. Citons parmi eux Super Mario RPG, Parasite Eve, Legend of Mana mais aussi Kingdom Hearts, licence sur laquelle elle travaille encore aujourd’hui et qu’elle considère encore comme l’un des points d’orgue de sa carrière.
Compositrice freelance depuis 2003, elle est encore active aujourd’hui, notamment avec une contribution au dernier Streets of Rage en 2020.
Une grande dame du jeu vidéo qui a clairement laissé son empreinte sur un bon nombre de licences historiques !
Une musique à retenir :
Nobuo Uematsu
Quand votre musique est associée à l’une des licences de J-RPG les plus populaires qui soit, il est difficile d’oublier votre nom. Nobuo Uematsu est sans nul doute l’un des pères fondateurs de ce qu’est aujourd’hui la musique des jeux vidéo japonais.
Si son nom est à jamais associé à la saga des Final Fantasy, il a toutefois contribué à d’autres J-RPG comme Lost Odyssey ou Blue Dragon.
Si Yoko Shimomura a pu laisser son empreinte sur différentes sagas de jeux vidéo, Nobuo Uematsu restera à jamais la personne qui a littéralement changé le destin de Squaresoft avec son travail sur Final Fantasy.
Une musique à retenir :
Yasunori Mitsuda
Autre grand nom des compositeurs de J-RPG, Yasunori Mitsuda a également suivi des études universitaires en musique auprès de la faculté de Tokyo. Après son stage auprès du studio Wolf Team (devenu entre temps Namco Tales Studios avant de disparaître en novembre 2011 suite à sa fusion avec Namco Bandai), il rejoint Squaresoft en 1992.
A ses débuts dans l'entreprise, il ne travaille que sur des effets sonores, alors que Squaresoft proposait à la base un job de compositeur à part entière. Après avoir menacé Hironobu Sakaguchi de quitter l’entreprise en 1994, Yasunori se voit confier la composition de l’OST d’un J-RPG aujourd’hui connu de tous : Chrono Trigger. Le succès du jeu et de l’OST pousse Square à lui confier la composition de deux autres titres majeurs du J-RPG : Xenogears et Chrono Cross.
Comme beaucoup de noms cités ici, Yasunori Mitsuda décide en 1998 de poursuivre sa carrière en freelance, tout en fondant sa propre maison d’édition (Procyon Studio) ainsi que sa propre maison de disques (Sleigh Bells). Il ne se repose pas sur ses lauriers et continue de travailler sur des grandes licences, telles que Mario Party, Shadow Hearts ou encore Xenoblade Chronicles.
Grâce à son talent incroyable pour composer des atmosphères musicales uniques en leur genre, Yasunori Mitsuda a marqué les esprits de beaucoup de fans de J-RPG.
Une musique à retenir :
Koji Kondo
Si vous êtes né dans les années 80 ou 90 et que vous avez eu entre les mains une console Nintendo durant votre enfance, il est fort à parier que Koji Kondo a eu une place majeure dans les souvenirs des premières années de votre vie.
Super Mario et The Legend of Zelda, ça vous dit quelque chose ? Sachez que l’un des points communs entre ces deux licences est que leurs OST ont été composées par le même homme.
Véritable légende vivante de la musique de jeux vidéo japonais, Koji Kondo commence sa carrière chez Nintendo en 1983 avec l’OST de Punch-Out sur NES, et reste encore aujourd’hui fidèle à Big N, même s’il n’est pas toujours le seul maître à bord lorsqu’il s’agit de composer les musiques des derniers Mario, Zelda et autres licences cultes de Nintendo.
Rien que pour avoir composé le thème musical le plus connu de l’Histoire du jeu vidéo, Koji Kondo gagne clairement à être connu. On espère maintenant que vous penserez à lui quand vous entendrez pour la 5 000 000 000ème fois le thème principal de Super Mario Bros !
Une musique à retenir (parmi tant d’autres !) :
Keiichi Okabe
Si sa renommée est bien plus grande aujourd’hui, Keiichi Okabe est pourtant un vétéran de la composition musicale dans l’industrie vidéoludique japonaise. Il commence en effet sa carrière en 1994 au sein de Namco, entreprise pour laquelle il contribue aux OST du premier Ridge Racer mais aussi des Tekken des années 90-début 2000.
Cédant lui aussi aux sirènes du freelance en 2001, il fonde en 2004 Monaca Studios, sa maison de production.
Depuis, il travaille toujours avec Namco pour les OST des Tekken et de Soul Calibur VI.
Mais les OST qui le font connaître auprès d’un plus large public sont celles de NieR et NieR : Automata, dont le travail sur cette licence a été récompensé par deux fois aux Games Awards 2017 (pour NieR : Automata) et 2021 (pour NieR Replicant ver.1.22474487139...).
Et quand on prête une oreille attentive à ses compositions, on peut clairement dire que ses récents succès sont plus que mérités.
Une musique à retenir :
Michiru Yamane
La seconde représentante féminine de cette liste a déjà une longue carrière derrière elle, passée en grande majorité auprès de Konami qu’elle rejoint en 1988.
Avant de travailler au sein de la Konami Kukeiha Club (l’équipe son de Konami), notamment pour la composition du jeu Asterix sur Arcade, Michiru Yamane devient la seule maîtresse à bord pour la composition de Castlevania : Bloodlines en 1994 et de Castlevania : Symphony of the Night en 1997. La grande réussite de ces OST propulsera définitivement sa carrière au sein de Konami, en tout cas sur la licence Castlevania pour laquelle elle travaillera seule ou en collaboration avec d’autres compositeurs.
Elle continuera à travailler chez Konami jusqu’en 2008, avant de passer elle-aussi en freelance et de travailler sur des jeux indépendants comme Skullgirls en 2012 ou encore les deux Bloostained de Koji Igarashi (développeur en chef pour Castlevania : Symphony of The Night) en 2018 et 2019.
Sa maîtrise de la musique dite “classique” s'entend clairement dans ses compositions musicales de très grande qualité, qui s'intègrent à merveille dans chacun des jeux pour lesquels elle a travaillé.
Une musique à retenir :
Yuzo Koshiro
Alors que les précédents compositeurs cités jusqu’ici ont fait majoritairement leurs armes avec des instruments plus conventionnels, Yuzo Koshiro est plus un spécialiste de la musique électronique.
Comme un signe du destin, sa carrière dans la musique commence de la meilleure des manières, puisqu’il a la chance d’avoir des cours avec l’immense Joe Hisaishi (compositeur attitré des films d’Hayao Miyazaki) dès l’âge de 8 ans !
Yuzo s’éloigne pourtant de l’influence musicale de son professeur, en s’orientant vers des sons électroniques dès ses années lycées.
Il rejoint Nihon Falcom en 1986 pour notamment y composer l’OST des premiers Ys en 1987 et en 1988.
Il ne s’éternise cependant pas au sein de l’entreprise et devient l’un des premiers compositeurs japonais à se lancer en freelance en 1988, ouvrant ainsi la voie à de nombreux autres collègues.
Sa carrière se poursuit ainsi avec l’OST d’Actraiser en 1990, mais on notera surtout ses collaborations avec Sega avec The Revenge of The Shinobi en 1989, mais aussi et surtout son travail sur la licence Streets of Rage (sur laquelle vous pouvez en savoir plus ici). C’est bien cette dernière qui lance définitivement la notoriété de Yuzo Koshiro, en signant des compositions acclamées par la critique qui font encore aujourd’hui vibrer les fans de musique électronique.
Il était donc évident qu’il laisse son empreinte dans l’OST du quatrième Streets of Rage en 2020, avec sa compère Yoko Shimomura dont on a parlé plus haut.
Une musique à retenir :
Hitoshi Sakimoto
Il est peut-être parmi les moins connus des dix compositeurs évoqués dans cette liste. Sa contribution à l’industrie vidéoludique japonaise ne doit pourtant pas être sous-estimée, lui qui compte envrion 80 OST de jeu vidéo à son actif !
Compositeur mais également développeur au début de sa carrière, ce stakhanoviste de la musique lance sa carrière avec la composition de l’OST du shoot’em up Revolter avec Masaharu Iwata en 1988.
Déjà hyperactif dans les années 90, il contribue à l’OST d’une vingtaine de jeux entre 1990 et 1992, notamment pour le compte de Toshiba EMI et Data East.
Sa notoriété s’accroît avec l’OST de Ogre Battle : The March of the Black Queen en 1993. Par la suite, il collabore régulièrement avec le studio Quest, puis avec Square après que ce dernier ait fait l’acquisition de Quest. Au sein de Square, il compose notamment les OST de Final Fantasy Tactics en 1997 et de Vagrant Story en 2000.
Estimant ne pas avoir assez de liberté créative chez Square, il fonde Basiscape en 2002, sa propre entreprise de production de musique et de sons, sans que son activité soit limitée au jeu vidéo. Il ne cesse pas pour autant de collaborer avec Square (devenu SquareEnix entre temps), notamment pour Final Fantasy Tactics Advance et Final Fantasy XII.
Le travail acharné d’Hitoshi Sakimoto permet à Basiscape de s’imposer comme étant l’une des plus grandes entreprises indépendantes de création musicale, créant même son propre label de production en 2009.
Une musique à retenir :
Akira Yamaoka
Un bon nombre de compositeurs cités dans cette liste sont associés à une licence vidéoludique en particulier. Akira Yamaoka en fait clairement partie.
Alors qu’il se destinait à une carrière dans le design, Akira rejoint Konami en 1993 après avoir appris la musique en autodidacte. Il y compose dans un premier les OST de Contra : Hard Cops, des deux Sparkster (Rocket Knight, dont le premier avec Michiru Yamane), de NBA in the Zone 98 ou encore d’ISS Pro Evolution.
Au moment où Konami cherchait un compositeur pour son premier Silent Hill, Akira Yamaoka se porta volontaire, estimant qu’il est clairement en capacité de créer l’OST du jeu au sein de Konami.
Cette confiance ne lui portera pas préjudice; puisqu’après une première collaboration réussie sur le premier jeu de la licence, Konami va faire appel à lui pour quasiment l’intégralité des autres opus. Akira Yamaoka a en effet réussi à insuffler une atmosphère particulière sur l’OST des Silent Hill, mais aussi sur le sound design auquel il a pu contribuer. Il est fort à parier que sans son travail, Silent Hill n’aurait pas eu la même identité musicale.
Akira Yamaoka a cependant bel et bien d’autres travaux en dehors, où il explore des genres musicaux bien éloignés des mélodies lancinantes des Silent Hill. Citons à ce sujet ses collaborations avec Grasshoper Manufacture pour Shadow of the Damned, Lollipop Chainsaw et Killer is Dead.
Une musique à retenir :
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